Fanny Rezig
Jeudi 18 Février 2021
Altitude Cent
"Avec cette histoire moche et triste, j’ai créé quelque chose de joli. C’est ça qui me plaît."
Peux-tu te présenter ?
Je suis Fanny, je suis auteure photographe. Auteure dans le sens où mes projets racontent une histoire.
Quand as-tu commencé ton travail d’auteure-photographe?
Dès que j’ai commencé la photographie. Chaque histoire que je voulais raconter devenait un projet et la photo a été mon médium de prédilection car c’est ce que j’ai appris. Avant d’apprendre je n’avais pas de pratique artistique personnelle mais j’étais déjà sensible à ce milieu-là. C’est vraiment en commençant l’école Agnès Varda* que je me suis sentie alignée avec moi-même.
*École de photo à Bruxelles
À quel moment t'est venu ce déclic qui t’a amené à t’inscrire dans une école de photo ?
Avant j’habitais à Lyon, j’ai fait de longues études en anthropo-sociologie, puis j’ai bifurqué dans un Master « accompagnement et direction de projet artistique et culturel ». J‘ai travaillé quelques années dans le milieu culturel à Lyon et ça a été très décevant pour moi car j’avais le sentiment d’avoir fait toutes ces études pour au final ne pas mobiliser mes compétences. On me demandait de passer des coups de fil et d’envoyer des mails, ce qui n’était pas stimulant pour moi.
Après ça je suis partie un an toute seule en Australie où j’ai commencé à prendre des photos. J’ai rencontré quelqu’un qui m’a brisé le cœur et à ce moment j’ai eu envie de raconter l’histoire.
Image,
édition
et objet.
MDangelo
Lyon
"La magie des femmes me passionne au plus haut point.
Depuis la nuit des temps nous devons lutter."
Peux-tu te présenter rapidement ?
Je suis Marlène D'angelo mais on me surnomme l'abeille. Je viens de la banlieue de Lyon et j'habite dans le sud de la France depuis environ 2 ans.
Dans ton travail tu représentes souvent les femmes, est-ce que c’est volontaire ou tu le fais spontanément, par inspiration ?
Effectivement c'est récurrent dans mon art je représente quasiment toujours des femmes. Dès le début c'était naturel puis j'ai dû me faire une raison j'aime peindre/dessiner les femmes sous toutes leurs formes, leur magie, leur force etc.. Je suis une femme qui représente les femmes du mieux que je peux.
Je sais que tu fais aussi de la danse (breakdance) en parallèle, est-ce que tu fais un lien entre la danse et la peinture ou c’est totalement déconnecté ? Le rapport au corps fait partie de tes réflexions ?
Au début j'ai séparé la danse et la peinture j'ai même arrêté la danse pour être à fond sur la peinture/dessin. J'étais tellement dans une soif d'apprentissage et de recherche que je n'arrivais plus à danser. Avec le temps j'ai repris la danse et j'essaye de faire des liens entre les deux. La vibration du/des corps en dansant et en peignant cela ne forme qu'un à mes yeux.
La danse m'aide à créer des images plus dynamiques et puis elle fait partie de mon identité tout simplement.
Je vois beaucoup de sororité dans ton travail, j’adore car c’est fait avec douceur, et en même temps avec force, j’adore cet équilibre que tu mets en avant. Qu’est ce qui t’inspire cette puissance douce ?
Merci beaucoup Marion, ça me touche beaucoup de lire ça, vraiment.
Mes soeurs de vie m'inspirent énormément, je suis entourée de femmes extraordinaires. Chacune d'elle a une force incroyable qui me pousse vers le haut, je les aime tant. Il y a aussi des hommes qui m'inspirent (hé oui ahah) car on partage des valeurs communes et on avance ensemble.
La magie des femmes en règle général me passionne au plus haut point. Depuis la nuit des temps nous devons lutter. Mes inspirations sont très diverses bien sûr il y a beaucoup de peintres, danseuses, musiciennes etc.. mais parfois je m'intéresse à d'autres histoires comme par exemple celles des sorcières de Salem ou celle de Aileen Wuornos.
Et puis il y a ma propre histoire, grandir avec l'amour d'une mère spéciale. Je me sens comme un hybride composé d'éléments très différents.
Tu travailles le dessin mais avant tout la peinture murale (ta formation), quel est ton rapport au mur, au papier, aux dimensions, aux techniques etc…Tu as une préférence ?
Aucune préférence. J'aime toutes les dimensions mais je dois avouer que lorsque je peins en grand
il y a quelque chose qui se passe en moi, je n'irai pas jusqu'à un état de trans mais pas loin haha ! J'ai testé la perche il y a peu de temps et c'était une révélation. J'aimerais bien qu'on me propose plus de grands murs (à bon entendeur...).
À quoi tu penses quand tu dessines ?
Ça dépend de mon état mais je suis plus productive quand je suis sombre. Mes pensées sont un peu moroses mais toujours avec de l'espoir :) Mes dessins ne seront pas forcément tristes mais engagés. C'est étrange mais quand je suis au top j'ai du mal à dessiner.
Sanlémo, c’est la contraction de « sans les mots », ça t’évoque quoi toi ?
Cela m'évoque à chaud : sans les mots, le corps parle.